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Portrait d’éditeur – L’Atelier de l’agneau

Portrait d’éditeur – Atelier de l’agneau éditeur (avril 2025)

La Région Nouvelle-Aquitaine compte plus de 200 éditeurs, qui abordent des thématiques variées dans des catalogues exigeants. Soixante d’entre eux ont choisi de former le collectif AENA (Association des Éditeurs de Nouvelle-Aquitaine), dont les libraires de LINA sont bien évidemment partenaires.

Le réseau LINA, partenaire des éditeurs de Nouvelle-Aquitaine, vous propose de (re)découvrir chaque mois un éditeur membre de l’AENA, sa ligne éditoriale, son catalogue, son équipe et son histoire le temps d’un portrait.

Ce mois-ci, partez à la rencontre des éditions l’Atelier de l’agneau.

Comment décririez-vous l’ADN / l’identité de votre maison d’édition, son histoire et ses valeurs ? 

Publier la poésie contemporaine, des traductions, parfois des genres qui s’en éloignent un peu mais toujours très littéraires ; choisir parmi les nombreux textes reçus ceux qui sont personnels, à l’écriture singulière, pour la revue L’ INTRANQUILLE ou pour les livres, lieux d’édition complémentaires.

C’est plutôt le travail sur le texte qui m’intéresse. L’auteur qui se confie ou qui écrit spontanément est rarement de nos choix éditoriaux.

Nous n’avons pas de charte graphique, aucune couverture ne ressemble à une autre, on crée plutôt un objet. Des artistes différents y participent.

Pourriez-vous nous parler du processus de découverte et de sélection des textes au sein de votre maison d’édition ? Que recherchez-vous chez un.e auteur.ice ou un manuscrit pour décider de sa publication ?

Nous avons une collection qui publie le premier livre d’un auteur, c’est une découverte à chaque fois, donc. Mais nous publions aussi au moins le deuxième livre.  Nous recherchons une originalité, une personnalité, une écriture.

Un jour de grisaille ou de mauvaise humeur, la boite aux lettres offre un manuscrit qui enchante, une confiance stylée est donnée à l’éditeur, qu’il nous faut recevoir et si cette écriture donne du plaisir, ce jour-là, c’est un moment unique, qui pousse à ne pas se décourager en excluant des questions économiques. C’est la force de l’Art.

Pourriez-vous nous parler d’une publication récente qui incarne particulièrement la vision éditoriale de votre maison d’édition ?

Mickaël Berdugo a publié seulement deux livres avant Le squelette joueur. Un livre de poèmes courts qu’il lit en public ; à la suite, il improvise des poèmes en fonction de son environnement. Il ne prépare rien, il part à zéro pour environ 10 minutes.

Cela n’emprunte pas au slam, c’est un autre concept. Il reste dans la droite ligne de sa manière d’écrire mais il DIT sur place. Ces « performances » sont spécifiques et souvent enregistrées en vidéo pour conserver quelque chose de ces moments où il parle de lui, il touche à des sujets philosophiques autant qu’anecdotiques et souvent, fait sourire par une certaine tendresse et son bestiaire original. Dernièrement, son corps participe, il se balance, saute et court et tombe, surprend. Il peut être grave ou humoristique.

 

Pourriez-vous nous parler d’une collaboration récente entre votre maison d’édition et une librairie indépendante qui vous a particulièrement marqué.e ? 

C’est la continuité qui m’intéresse. Depuis plus de vingt ans, la librairie OMBRES BLANCHES à Toulouse achète tout ce qui sort de nos presses et ne fait aucun retour, livres et revues. Un exemple !

Face à l’évolution de la chaîne du livre vers une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux, comment votre maison d’édition se positionne-t-elle et/ou que met-elle en place ? 

1. Quand c’est possible, je commande plusieurs publications à imprimer à la fois afin de réduire la pollution par les véhicules (ce sont des livraisons en camionnette).

2. Mon imprimeur a le label Imprim’vert.

3. Pour éviter le gaspillage, les tirages sont renouvelés. On évite à présent les gros stocks. Ne pas gaspiller peut éviter la faillite. Bon pour la planète, bon pour nous.

4. On se déplace en train pour aller aux salons du livre, pas en voiture.

Quels sont les projets de votre maison d’édition, comment voyez-vous l’évolution de sa proposition ?

Continuez le travail, faire connaître la poésie contemporaine dont on dit tout le temps qu’elle n’a pas de lectorat, ce qui n’est pas vrai puisque, avec nos ami.e.s éditrices et éditeurs, nous la publions depuis des dizaines d’années. Que de nouvelles maisons d’édition se créent, que les anciennes tiennent beaucoup à ne pas lâcher leurs auteurs ni les liens établis.